Alimentation de l’enfant et surpoids

par le Docteur Didier Potier, conseiller médical de la Mutuelle Saint-Martin

Adultes, nous sommes marqués par nos apprentissages gustatifs et les modes alimentaires de notre enfance. Les bonnes habitudes se prennent dès l’enfance, l’enfant en surcharge pondérale aujourd’hui a de forte chance de le rester à l’âge adulte.

La surcharge pondérale (surpoids et obésité) touche, en France, 17 % des enfants. L’OMS estime que la majeure partie des maladies non-transmissibles telles les maladies cardio-vasculaires, le diabète, le cancer est liée à une mauvaise alimentation et à la sédentarité.

Une « bonne » alimentation répond à des critères quantitatifs et qualitatifs.

Sur le plan quantitatif, il est recommandé :

  • d'éviter une alimentation trop riche : en énergie (les calories), en sucre, en graisses (surtout insaturées), en sel.
  • de privilégier une alimentation contenant des protéines, des fibres et pour les plats préparés des fruits et des légumes en quantité suffisante.

Sur le plan qualitatif : les produits « bio », signifiant un contrôle plus strict sur les additifs, pesticides, résidus d’antibiotiques, perturbateurs endocriniens, OGM et autres substances potentiellement dangereuses sont à favoriser. Le gout y trouvera aussi son compte.

Malgré de nombreuses campagnes d’éducation nutritionnelle, beaucoup d’adultes (et d’enfants) continuent à mal se nourrir. De nombreuses raisons en sont la cause.

La publicité joue un grand rôle auprès des enfants : après de multiples controverses et études, cette affirmation est maintenant étayée. Dans le même ordre d’idée, l’emballage peut aussi entrainer une surconsommation (portion trop grande, fausses promotions…)

L’information, l’éducation nutritionnelle collective (à la cantine par exemple) ou individuelle (à la maison) sont aussi des déterminants importants mais qui sont difficiles à maitriser.

Surcharge pondérale et manque d’exercice physique sont très liés et leurs relations sont complexes. De même, si conditions socio-économiques et risque de surcharge pondérale sont corrélées, cela ne signifie pas qu’il existe une relation de cause à effet entre ces deux faits.

La prise de conscience de l’importance d’une alimentation saine pour les enfants est une première étape. Celle-ci acquise, la mise en pratique individuelle ou collective est plus ou moins facile.

Quelques pistes d’actions

  • Utiliser les scores nutritionnels et apprendre aux enfants à les utiliser. Le Nutri-Score affiche sur l’emballage une note (sous forme de couleur -vert au rouge- et de lettre – A à E) en fonction des qualités nutritionnelles du produit. Il devient progressivement la norme et plus de 240 groupes agro-alimentaires et grands distributeurs l’utilisent à ce jour. Les applications sur portable (tels Yuka ou MyLabel) permettent en scannant le code-barre du produit d’accéder à tous les critères nutritionnels le concernant.
  • Pratiquer et encourager chez les enfants la pratique d’activités physiques
  • Cuisiner et apprendre à cuisiner aux enfants. Fabriquer aux enfants des souvenirs gustatifs est surement un bon moyen de leur donner envie de « bien » manger une fois adultes.
  • Limiter (interdire) la publicité des produits alimentaire dans les émissions télévisées destinées aux moins de 12 ans. C’est ce qui est fait au Canada et dans une moindre mesure en France (sur les chaines de France-Télévision uniquement). Cette mesure a été testée et réduit efficacement la surcharge pondérale
  • Taxer les produits trop riches. En France, depuis juillet 2018, existe une « taxe soda » basée sur le taux de sucre ajouté qui a amené les fabricants à diminuer la quantité de sucre présente dans ces boissons. Cette taxe pourrait être copiée pour d’autres produits.
  • Favoriser l’apprentissage nutritionnel dans les cantines.

Un dernier conseil : bien manger ne peut se résumer à de savants calculs (tant de calories, de sucres…), c’est d’abord du bon sens et du plaisir.

La France et les enfants français ne sont pas toujours les mauvais élèves que l’on dit. Parmi tous les pays européens, la France est un de ceux où il y a le moins d’enfant en surcharge pondérale et où ce pourcentage se stabilise depuis quelques années. Félicitons-nous et persévérons dans nos efforts.

Source

  • Publicité alimentaire à destination des enfants et des adolescents. Santé Publique France, 2014 :  https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/rapport-synthese/publicites-alimentaires-a-destination-des-enfants-et-des-adolescents.-canaux-utilises-investissements-et-ressorts-publicitaires-aliments-promus
  • Evaluation du plan national nutrition santé. Rapport de l’IGAS, 2016. Une mine de renseignements sur les comportements alimentaires, ses déterminants. https://www.igas.gouv.fr/spip.php?article622

 

 

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