L’investissement de la Mutuelle dans une forêt
En 2020, la Mutuelle Saint-Martin a investi dans la forêt de l’Evantard qui se situe à proximité d’Azay-Le-Rideau. Monsieur Gaël de La Fouchardière, mandataire mutualiste, a répondu à nos questions.
Pourquoi la Mutuelle Saint-martin a-t-elle décidé d’investir dans une forêt ?
La Mutuelle Saint-Martin dispose de réserves stables. Après avoir investi sur les marchés financiers, elle a investi dans l’immobilier et ainsi répondu à un besoin général, celui de logement. Investir dans une belle forêt de 360 hectares peuplée de chênes et de charmes permet de diversifier les placements mais aussi de s’investir sur un bien réel en direct.
Les produits issus de la forêt s’adressent à des personnes motivées par divers intérêts : se chauffer, bâtir, construire des meubles, mettre le vin en fût. Aujourd’hui encore, les forêts bénéficient d’une très forte attraction. Il y a beaucoup d’acheteurs qui aimeraient acheter des forêts de cette qualité mais il y en a très peu sur le marché.
Quel résultat financier avez-vous obtenu ?
L’année 2022 a été une année particulièrement compliquée sur les marchés financiers parce que les banques centrales ont monté leurs taux d’intérêt face à une inflation importante. Sur la même période, nous avons bénéficié de conditions exceptionnelles sur le marché de la forêt.
Le prix du bois qui s’était envolé en 2021 s’est maintenu en 2022 et nous avons obtenu un très bon rapport dans la vente du bois d’œuvre que nous effectuons chaque année aux enchères au mois de novembre. La forêt génère aussi des revenus à travers le bois de chauffage et la chasse.
Bien plus remarquable encore, la forêt achetée à la fin de l’année 2020 a été réévaluée en 2022 par un expert forestier. C’est une évaluation à la fois des terrains et des peuplements d’arbres. La nouvelle valorisation était 20 % plus importante que le prix d’achat 2 ans auparavant.
Comment gérez-vous la forêt ?
La gestion forestière a été confiée à un expert forestier avec comme objectif de concilier la production forestière et les revenus qui y sont liés, mais aussi la préservation de la biodiversité et encore la bonne adaptation de la forêt face au changement climatique.
Nous mettons en œuvre une sylviculture à couvert continu, c’est-à-dire que l’on essaye d’avoir dans chaque parcelle de forêt, des arbres de tous âges, de toute hauteur et de générer un renouvellement continu des peuplements. Nous créons aussi des cônes de régénération en coupant les arbres de qualité médiocre.
Ainsi, nous essayons de concentrer la production sur des arbres de haute qualité. Cela a un intérêt financier évident mais aussi un intérêt en terme de stockage de carbone car lorsque vous vendez du bois de haute qualité pour faire des meubles, des tonneaux ou des poutres, le carbone reste stocké durablement. Inversement, lorsqu’on produit des arbres de qualité médiocres, on en fait du bois de chauffage, des copeaux dont le carbone est libéré à court terme.