Les vaccins : pour soi et pour les autres

par le Docteur Didier Potier, conseiller médical de la MSM

En France, jusque dans les années 50, les maladies infectieuses étaient responsables d’une mortalité infantile importantes et de séquelles invalidantes. Depuis, grâce au progrès de l’hygiène, aux antibiotiques et à la vaccination, la situation s’est beaucoup améliorée. Alors, pourquoi vacciner son enfant contre la polio ou la diphtérie puisque qu’en France ces maladies ont disparu ? Le risque des vaccins n’est-il pas supérieur à leur bénéfice ? Ces questions sont légitimes, il est possible d’essayer d’y répondre.

Principe de la vaccination

Le principe de la vaccination fait appel à la mémoire immunitaire. Quand notre corps rencontre un microbe, il réagit en fabricant des anticorps (AC) qui neutralisent et éliminent ce dernier. Ce mécanisme est long à activer à la première rencontre mais est ensuite gardé en mémoire. Lors d’une nouvelle intrusion, les AC seront rapidement fabriqués et inactiveront le microbe avant qu’il ait pu se multiplier. De même, le vaccin, micro-organisme non virulent (ou une partie de celui-ci), va stimuler cette mémoire immunitaire et lors de la contamination le corps sera prêt à réagir.

Objectifs égoïste et altruiste

Se faire vacciner vise une double protection : individuelle et collective. Le vaccin protège l’individu contre un agent infectieux : vaccination égoïste, mais peut aussi protéger l’entourage : vaccination altruiste. L’exemple parfait de la première est celle contre le tétanos, son bénéfice n’est qu’individuel mais nécessaire. La vaccination altruiste met en jeu deux mécanismes.

1. La non-propagation de la maladie illustrée par de nombreux exemples

  • La rubéole est une maladie bénigne sauf pour l’embryon. Être vacciné permet d’éviter la contamination d’une femme enceinte et un risque de malformation fœtale. Depuis 2014, on compte moins de 5 cas de rubéole congénitale par an.
  • Se faire vacciner contre la grippe évite la propagation de celle-ci aux personnes fragiles.
  • Être vacciné contre la coqueluche et la rougeole évite de contaminer les nouveau-nés qui ne sont pas encore vaccinés et chez lesquels la maladie peut être mortelle. Cette stratégie de protection indirecte des nourrissons par la vaccination de leurs proches s’appelle le cocooning.

2. La disparition de l’agent infectieux

Lorsque le réservoir du microbe (l’endroit où il vit et se multiplie) est strictement humain, à partir d’un seuil de vaccination cet agent infectieux ne pourra plus se reproduire et disparaitra. C’est, par exemple, le cas de la variole et probablement dans un avenir proche de la poliomyélite à l’échelle mondiale. La résurgence de la rougeole dans les pays occidentaux secondaire à une diminution de la vaccination en est l’exemple a contrario. Une couverture vaccinale à 95% empêcherait la propagation de la maladie et permettrait à plus long terme son éradication.

Réserves

Vacciner n’est pas un geste anodin. Comme tout traitement efficace, il existe des contre-indications et des effets secondaires. Certains conservateurs et adjuvants tels l’aluminium sont mis en cause et des recherches doivent être entreprises pour améliorer la sécurité des vaccins.

Il faut aussi noter qu’en France, un cadre réglementaire important entoure la vaccination.

Conclusion

Si, en France, il peut sembler que la vaccination « égoïste » n’est pas une priorité (bien que l’exemple du tétanos nous montre le contraire), le principe de la vaccination « altruiste » devrait aussi guider nos décisions que ce soit pour nos vaccinations, à nous adultes mais aussi celles de nos enfants.

Le colloque singulier avec le Médecin Traitant est certainement le meilleur cadre pour discuter de ces choix complexes (cadre réglementaire, données actuelles de la science, convictions personnelles…).

Source

https://vaccination-info-service.fr/

 

 

 

 

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