Troubles auditifs : information et détection
La presbyacousie, se caractérisant par une baisse du capital auditif, touche une grande partie de la population. S’amplifiant à partir de l’âge de 60 ans, ce trouble auditif reste la cause la plus fréquente de surdité chez la personne âgée. Depuis le 1er janvier 2021, l’Assurance maladie a mis en place le dispositif «100 % santé», ou «zéro reste à charge», pour permettre aux personnes souffrant de déficit auditif de bénéficier de prothèses auditives entièrement prises en charge. La Mutuelle Saint-Martin intervient en complément, si nécessaire.
Qu’est-ce que la presbyacousie ?Comme l’ensemble du corps, le système auditif vieillit et ses fonctions régressent au fil du temps. Avec l’âge, les cellules sensorielles situées dans l’oreille interne, et dont le rôle est de transmettre des informations au cerveau, connaissent une usure. Cette diminution progressive des capacités auditives, pouvant être comparée à la presbytie pour la vue, est appelée la presbyacousie. La perte auditive est en moyenne de 0,5 décibel par an à partir de 65 ans, d’un décibel par an à partir de 75 ans et de deux décibels par an à partir de 85 ans. La presbyacousie est due au vieillissement physiologique naturel du système auditif mais elle n’exclut pas d’autres causes simultanées de surdité, comme des antécédents d’otites ou des traumatismes. Un autre facteur essentiel est à prendre en compte : l’exposition au bruit durant sa vie professionnelle ou au cours d’activités de loisirs. En effet, les niveaux sonores élevés entraînent l’apparition prématurée d’une presbyacousie. Se protéger des sons violents, tout au long de sa vie, est donc essentiel pour préserver ses capacités auditives. |
Les 3 fonctions clés de l’audition |
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Les mécanismes de l’audition sont le point d’orgue de trois fonctions essentielles au développement et à l’épanouissement de l’être humain.
Deux études importantes prouvent que les impacts sur les seniors souffrant d’une perte d’audition et n’ayant pas recours à un appareillage sont multiples :
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Vers qui se tourner en cas de perte d’audition ou de doute sur l’état de son audition ?Dès que l’on a conscience de difficultés auditives, il est recommandé de prendre rendez-vous avec son médecin traitant en lui expliquant les gênes rencontrées au quotidien. La presbyacousie étant un phénomène naturel à partir de l’âge de 65 ans, certains hésiteront à « déranger » leur médecin généraliste. Il est pourtant essentiel de faire contrôler son audition avant que la situation n’empire et ne devienne trop handicapante au quotidien. De plus, plus on s’y prend tôt, plus le cerveau s’adaptera vite au port éventuel d’un appareil auditif. Par ailleurs, si une personne ne s’équipe pas d’une prothèse auditive dès l’apparition de symptômes, la stimulation de l’oreille interne (l’organe auditif traitant les informations sonores) se réduira et la mémoire des sons s’appauvrira. Un patient qui tarde à s’équiper peut en effet avoir des difficultés à entendre à nouveau des sons anodins comme le froissement du papier journal, des talons sur un parquet ou le chant des oiseaux. Ces sons qu’il avait perdu l’habitude d’entendre seront perçus alors comme agressifs, car son cerveau n’était tout simplement plus habitué à les entendre. |
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Le médecin généraliste invitera alors à se tourner vers un médecin spécialiste d’oto-rhino-laryngologie (ORL), seul spécialiste habilité à diagnostiquer une éventuelle perte auditive. Une série d’examens spécifiques sont alors conduits : l’otoscopie permettant de vérifier l’état normal du conduit auditif et de la membrane tympanique, l’audiométrie tonale testant le seuil auditif sur différentes fréquences du côté droit et du côté gauche, et l’audiométrie vocale pour détecter des troubles liés à la compréhension des mots, des syllabes, à la phonétique et à la discrimination des bruits de fond. À l’issue de ces examens, le médecin ORL peut prescrire, si nécessaire, le port de prothèses auditives. Dans ce cas, le patient est incité à se rendre chez l’audioprothésiste (voir lexique en fin d'article) de son choix, muni de l’ordonnance de son ORL. La presbyacousie apparait de façon progressive et insidieuse et, le plus souvent, la personne concernée n’a pas conscience de la dégradation de son audition. L’indice le plus sûr d’apparition de la presbyacousie est la difficulté à comprendre la parole lorsqu’on se trouve en milieu bruyant (repas animé, vie associative, transports en commun...) ou quand on ne fait pas face à celui qui nous parle. |
Les différents types d'aides auditives Les aides auditives sont des amplificateurs miniaturisés. Elles ne modifient pas l’état auditif de celui qui les porte, mais transforment les sons de telle sorte que l’audition soit améliorée et la parole comprise. Depuis quelques années, les aides auditives bénéficient du traitement numérique du son. Il existe 2 formes d’appareils dont les performances sont à peu près équivalentes : les contours d’oreille et les intra-auriculaires.
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Quel est le rôle de l’audioprothésiste ?
L’audioprothésiste est un professionnel diplômé d’État, habilité à procéder à l’appareillage des déficients de l’ouïe. Il est responsable du choix de l’appareil et du type d’appareillage, mais apporte également un soutien psychologique aux patients.
Avant de valider l’achat d’un appareil auditif, l’audioprothésiste est amené à réaliser des examens, des tests et des essais, en complément de ce que l’ORL a déjà pu faire. Ces prestations ont notamment pour objectif d’évaluer la gêne auditive, les besoins, la motivation et les antécédents du patient. L’audioprothésiste peut, par ailleurs, examiner les conduits auditifs et réaliser différentes mesures (audition, tolérance aux sons forts, compréhension...). Son rôle est également de présenter les différents types d’appareils auditifs disponibles.
L’audioprothésiste remet ensuite un devis normalisé et détaillé dans lequel doivent obligatoirement être proposés deux appareils de classe 1, concernés par le dispositif 100 % santé. Le patient est libre, cependant, de choisir un équipement auditif relevant de la classe 2.
Une fois l’achat confirmé, l’audioprothésiste est tenu d’assurer des prestations d’adaptation et de suivi, indissociables de l’appareil vendu et précisées en annexe du devis normalisé. L’audioprothésiste joue en effet un rôle de conseiller auprès du malentendant pour lui permettre de s’adapter au mieux aux éventuelles contraintes liées au port d’un appareil auditif. Il doit apprendre au patient à utiliser son appareil, à s’adapter à une nouvelle écoute et à retrouver une oreille attentive.
Quel suivi pendant la première année d’appareillage et au-delà ?
L’appareillage demande du temps et plusieurs visites, gratuites, sont nécessaires pour obtenir le confort et l’efficacité requise. Contrairement aux verres correcteurs, qui agissent immédiatement, l’adaptation au port d’appareils auditifs peut parfois nécessiter plusieurs semaines. Une relation de confiance doit donc s’instaurer avec son audioprothésiste. Il ne faut pas hésiter à rencontrer plusieurs spécialistes avant de choisir celui par lequel on souhaite être accompagné, celui à qui on osera faire part de ses problèmes sans crainte. Le malentendant doit se sentir à l’aise pour solliciter ce professionnel aussi souvent que nécessaire, et plus encore en cas d’échec ou de difficultés. Le suivi par l’audioprothésiste, couvrant la durée de vie de l’aide auditive, est en effet engagé pour plusieurs années.
Durant la première année de port de l’équipement auditif, l’Assurance maladie donne le droit à trois séances de contrôle chez un audioprothésiste. Ces séances sont obligatoirement organisées par ce professionnel et ont lieu au troisième, sixième et douzième mois après l’achat de l’appareil. Pendant ces séances seront ainsi proposés des essais, des contrôles et des ajustements de l’appareil. Mais aussi une adaptation progressive du réglage pour une meilleure personnalisation et diverses informations sur l’utilisation, la manipulation et l’entretien de l’appareil.
Au-delà de la première année d’appareillage, l’audioprothésiste continuera d’assurer un suivi, au travers de plusieurs prestations, comme les réglages garantissant l’efficacité de l’appareil. L’Assurance maladie recommande d’effectuer deux consultations par an à partir de la deuxième année de port de l’équipement auditif.
Le 100 % santé en pratique Le dispositif appelé «100 % santé» ou «zéro reste à charge» permet aux personnes souffrant de pertes avérées de l’audition de bénéficier d’aides auditives remboursées par l’Assurance Maladie, sans aucun reste à charge. Mis en place le 1er janvier 2021, ce dispositif permet de lever les éventuels freins financiers pour faciliter l’appareillage. Pour obtenir cette prise en charge, concernant également les accessoires liés aux appareils, il est indispensable d’avoir une prescription médicale. Le dispositif 100 % santé prévoit que le patient bénéficie d’une période d’essai de 30 jours minimum de l’appareil auditif avant de valider son acquisition. Depuis 2019, les aides auditives sont répertoriées en deux catégories.
Le choix de l’équipement, qu’il soit entièrement ou partiellement remboursé, est totalement libre et doit se faire en fonction de différents critères. Le prix de l’appareil auditif n’est pas l’unique élément à prendre en compte pour se décider, au risque d’être insatisfait. Les appareils auditifs de classe 1 et 2 ne sont en effet pas destinés aux mêmes profils de patients.
Au moment de la réalisation de son devis, l’audioprothésiste doit systématiquement proposer au moins une offre 100 % Santé pour chaque oreille devant être appareillée. Pour savoir ce que la Mutuelle-Saint-Martin prend en charge en classe 2, |
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ACOUPHENE : sensation auditive persistante (bourdonnements, sifflements...) perçue en l’absence de toute stimulation sonore. Les acouphènes, autrefois assimilés à tort à des hallucinations auditives, ont le plus souvent une origine organique consistant en un dérèglement de l’oreille interne.
AUDIOGRAMME : graphique sur lequel sont portés les résultats de l’examen audiométrique. L’audiogramme tonal est représentatif de la sensibilité de l’oreille aux diverses fréquences sonores. L’audiogramme vocal est représentatif de l’aptitude à comprendre la parole.
AUDIOPROTHESISTE : praticien responsable du choix, de l’adaptation, de la délivrance et du contrôle d’efficacité des aides auditives. Sur prescription d’un médecin ORL (oto-rhino-laryngologie), les aides auditives ne peuvent être délivrées que par des audioprothésistes diplômés d’État et aucune autre personne n’est habilitée à remplir cette fonction.
CELLULES CILIEES : cellules sensorielles de l’audition situées dans l’oreille interne et subdivisées en cellules internes et externes. Elles analysent les vibrations sonores et les transforment en influx nerveux. Ces cellules sont peu nombreuses et ne se renouvellent pas. Elles sont très sensibles aux niveaux sonores élevés qui les altèrent et les détruisent.
Source : Association Journée nationale de l’audition pour l’information et la prévention dans le domaine de l’audition, association à but non lucratif, neutre et indépendante, gérée par des experts scientifiques et médicaux et des acteurs de la prévention.