La perte auditive : quelles solutions ?

par le Docteur G. de Bataille, conseiller médical de la MSM

La « perte auditive » concerne une part importante de la population, notamment après 60 ans, dans le contexte de presbyacousie. Celle-ci est le plus souvent d’apparition progressive, ce qui peut retarder son diagnostic.

Elle touche en premier lieu des sons aigus : les personnes se plaignent de moins entendre (elles font souvent répéter), d’avoir des difficultés à suivre une conversation (plus grande sensibilité à l’environnement sonore, notamment à sa réverbération), elles évoquent également la présence d’acouphènes (bruits parasites plus ou moins permanents et d’intensité variable, soufflement ou bourdonnement entendus exclusivement par la personne elle-même).

Quand et qui consulter ?

Les personnes présentant ces symptômes doivent consulter leur médecin traitant qui va vérifier le conduit auditif externe, le tympan et la présence éventuelle d’un bouchon de cérumen. Elles peuvent également bénéficier d’un test de dépistage (en général gratuit) par un audioprothésiste. Il conviendra dans la plupart des cas de consulter un médecin ORL pour préciser le diagnostic.

Les bienfaits de l’appareillage

L’appareillage est indispensable pour prévenir le risque d’une tendance à l’isolement, voire à une désocialisation avec toutes les conséquences que cela peut impliquer à moyen terme. A noter que lorsqu’il est indiqué, plus l’appareillage est précoce, meilleurs sont les résultats car les personnes s’adaptent mieux à l’utilisation appropriée de la prothèse.

Pendant des années, jusqu’à la mise en œuvre du 100% santé, la prescription des audioprothèses était très insuffisante en raison d’un coût élevé avec un reste à charge important.

Notons que l’indication d’une prothèse nécessite une audition encore fonctionnelle.  En effet, concernant la perte auditive, ce qui est perdu est perdu. La prothèse est une aide essentielle mais elle ne compense que partiellement la perte en améliorant la perception des sons, l’intelligibilité et en réduisant souvent les acouphènes.

Acteur essentiel, la personne qui s’équipe doit être conciliante et motivée pour accepter la prothèse et l’utiliser de façon efficiente dans le temps (port moyen de 8 heures par jour).

Le bilan préalable et la prescription médicale

La consultation du médecin ORL permettra de réaliser un bilan complet (surdité uni ou bilatérale), clinique et paraclinique (audiogramme avec test tonal :  seuil d’intelligibilité sur différentes fréquences en décibel, test vocal, capacité à entendre des mots ou phrases à des niveaux sonores différents), élimination d’une pathologie relevant d’un autre traitement spécifique.  

Si le diagnostic est confirmé (perte supérieur à 30 décibels), le praticien prescrira une prothèse auditive adaptée à chaque oreille et si besoin deux prothèses pour maintenir une écoute stéréophonique.

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Choix d’un audioprothésiste

La personne choisira un audioprothésiste, de préférence de proximité pour en assurer plus facilement le suivi qui est indispensable.

Celui-ci établira un profil auditif personnalisé et préconisera la (les) prothèses indiquées, chaque audioprothésiste proposant un ensemble de marques qui n’est pas exhaustif.

L’audio-prothésiste doit présenter, comme pour l’optique, deux devis : l'un pour un appareil de classe 1 (100 % santé, sans reste à charge pour l’assuré) ; l’autre pour un appareil de classe 2 (prix libre non plafonné).

Lorsque le choix du ou des modèles est fixé, il doit proposer un test de 30 jours qui permet d’apprécier le bénéfice de la prothèse dans les situations de vie habituelle, d’apprendre à effectuer les réglages simples, de comparer plusieurs appareils pour confirmer son choix et pour l’audioprothésiste, d’affiner des réglages qui relèvent de son intervention.

Il est préconisé de réaliser un audiogramme après l’appareillage pour mesurer le gain obtenu.

Il doit remettre et expliquer le contenu de la prestation indissociable qui rappelle le suivi de la prothèse par l’audioprothésiste à 3 mois, 6 mois, 1 an et, en cas de besoin si nécessaire, pendant la période de garantie qui est de 4 ans.

Les types de prothèses

Les prothèses comprennent un microphone pour capter les sons, une puce électronique pour trier les sons (aigus, grave et moyen), un amplificateur du son filtré (la plupart des appareils sont actuellement numériques) et un écouteur.

Il existe 3 types d’appareil (tant classe 1 que classe 2) :

  • Les contours d’oreille : fiables, robustes, à piles ou chargeur, pour tous les déficits, notamment moyens à sévères
  • Les micro-contours : écoute déportée dans l’oreille, plus discret, pour les déficits légers à moyens
  • Les intra-auriculaires : pour les déficits légers et moyens ; plus esthétiques mais prudence avec des conduits auditifs étroits, maniabilité plus délicate, risque majoré de résonnance, vigilance en raison du risque de bouchon de cérumen et d’inflammation locale.

Les appareils de classe 1 et 2 ont la même technique de base et conviennent pour la plupart des situations (notamment la presbyacousie classique).

Le devis des appareils de classe 1 doit mentionner :

  • Un réducteur de bruit
  • Un système anti larsen (sifflements de l’appareil)
  • Douze canaux minimum de réglage
  • Et 3 options au « choix » adapté selon les besoins et l’utilisation par la personne parmi : Anti acouphène / Connectivité sans fil / Réduction du bruit du vent / Synchronisation binaurale / Connectivité microphone adaptative / Bande passante élargie (<ou égale à 6000 hertz) / Fonction apprentissage de sonie / Anti réverbération

Le devis de classe 2 propose les mêmes éléments de base avec souvent plus d’options incluses, une esthétique plus large concernant notamment le choix des couleurs, des algorithmes plus complexes (activité professionnelles), des programmes automatiques plus personnalisés…

Soulignons que des test comparatifs ont mis en évidence des résultats sensiblement identiques entre des appareils de classe 1 et de classe 2 en ce qui concerne la mesure de l’intelligibilité (compréhension des mots) et la qualité d’écoute (confort par rapport aux bruits parasites) dans la plupart des situations de vie habituelle.

Il est important de souligner que le suivi de l’audioprothésiste dans le cadre du contrat souscrit de la prestation indissociable lui permettra d’affiner les réglages de l’appareil pour les adapter dans le temps à l’utilisation de chacun.

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